En cargo par l’Afrique : individu se rappelle tristement a moi

April 29, 2022 Posted in Uncategorized by No Comments

En cargo par l’Afrique : individu se rappelle tristement a moi

Je continue ma lente descente vers le sud a bord du Grande Lagos. Constamment passe reste synonyme de quelques degres de plus sur le thermometre et quelques degres de moins sur l’echelle des latitudes. Nous atteignons des cotes de l’Afrique, de quoi me projeter deja dans la suite de ce voyage, au Benin. Je vous emmene une telle fois dans la salle des machines avec une sequence hautement didactique (si si) dans la consommation de ces geants des mers. Journees marquees egalement par la torpeur a l’ecoute des nouvelles en provenance de Paris. Puis vint le hurlement des sirenes a bord du cargo via un paisible dimanche apres-midi aussi que nous venions de perdre au large des iles Canaries.

Vendredi 13 novembre

7 – 8 h 30 : latitude 40,64° nord, longitude 10,78° ouest, vitesse 14,1 n?uds.

J’ai nuit fut agitee. Des pirates nous ont algorithme happn commande en chasse. Cela a fallu en hate calfeutrer l’ensemble des issues et pousser les machines a fond. Nah, c’est jamais grand, nuit calme, tel d’habitude avec a la cle de beaux reves. Inutile d’insister, je n’en dirai pas plus !

Drole de vie que celle de marin. Ceux avec qui j’ai pu discuter jusqu’a present n’aiment pas vraiment un metier. Ce n’est jamais le boulot en lui-meme qu’ils n’aiment nullement, mais le fait qu’il les tienne eloignes de leur famille pendant si un moment. Ils sont engages Afin de des contrats de 4 mois au minimum, le plus souvent 6 ou 7 mois concernant les matelots. Apres quoi ils rentreront quelque temps dans leur famille avant de repartir sur les mers, et ainsi va l’existence. Mais voila, vous devez beaucoup bosser, ainsi, surtout pour nos Philippins, les opportunites chez eux seront maigres.

Nous sommes au large du Portugal. Cet apres-midi, grand soleil. Je pourrais flaner sur le pont sans bouger les epaisseurs Afin de me proteger du vent. Aucune doute, ca sent le sud. Encore quelques temps et il fera veritablement chaud.

Durant l’apres-midi, visite de la salle des machines avec le chef mecanicien. Sans surprise, le moteur du Grande Lagos est 1 tantinet plus gros que celui d’une voiture, c’est 1 veritable monstre. Je n’ai aucune photo a vous montrer, ainsi que via la passerelle, les photos paraissent interdites dans la salle des machines.

Nous developpons actuellement 7 000 kW (soit 9 500 ch), pour une vitesse de 14 n?uds. Aller plus vite n’est nullement un probleme en soi. Avec de bonnes conditions, le Grande Lagos est en mesure de monter jusqu’a 20 n?uds, mais la composition carburant s’alourdit aussi copieusement. Vous vous demandez surement combien consomme un cargo comme le Grande Lagos. Sans vent ni frequent notoirement defavorables, a 14 n?uds, le navire consomme 34 tonnes de fioul via jour. Dit tel ca, ca parait enorme, mais sortons un peu nos calculettes. Ca represente 5 600 litres a toutes les 100 km pour votre poids total d’environ 60 000 tonnes (34 000 tonnes concernant le poids du cargo a vide et 26 000 tonnes de chargement), soit 0,21 litre a toutes les 100 km avec tonne transportee. A beaucoup cure, on monte a 60 tonnes par jour, mais on ne monte normalement gui?re a enormement cure, c’est trop couteux.

Ce week-end en cargo, c’est 1,6 l de carburant contre 170 l en avion

En resume de ce petit cours tres didactique (avouez que meme Jamy n’aurait pas fait mieux), pour une voiture qui peserait une tonne, le week-end Anvers-Cotonou, c’est 16 l de fioul, autant dire pas grand chose du tout ! Et Afin de ma pomme (

Samedi 14 novembre

9 – 8 h 30 : latitude 35,10°, longitude 13,08° ouest, vitesse 15 n?uds. Cette nuit, nous avons change d’heure et recule les pendules d’une heure. Nous sommes dorenavant au large de l’Afrique, a un tantinet plus de 600 km a l’ouest de Rabat. Notre mer est toujours aussi calme, le ciel est bleu, une nouvelle journee belle et ensoleillee s’annonce, sauf que, en fera, non.

Alors que j’arrive au mess des officiers pour prendre mon petit-dejeuner, le second capitaine me demande si j’ai ecoute les infos Hier. A sa tete et au ton grave qu’il emploie, j’ai deja devine la suite. Je ne suis pas pessimiste de nature, mais depuis quelque moment, je tiens pour une evidence que le sujet n’est plus de savoir s’il y aura votre attentat, mais Di?s Que aura lieu le futur. On reste juste a esperer qu’il ne fera jamais trop de victimes, ainsi, un brin egoistement, que des proches seront epargnes. Mais a l’ecoute des informations (jusqu’aux Canaries, nous recevons la tele par satellite), j’suis choque et un tantinet hagard.

Je me rememore ce que je faisais hier jour. Tout etait si calme. Comme chaque apri?m, j’avais un peu flane tranquillement dans le pont a percer le mystere en nuit qui entoure le cargo et a ecouter ronronner le moteur. Et pendant votre temps-la, Paris connaissait l’horreur.

Aujourd’hui, mon monde est triste et endeuille. Si juste on pouvait juste couper l’integralite des chaines d’info et ne garder que radio Bisounours. Ca ferait du bien desfois de vivre dans le monde des Bisounours.

Parmi les marins rencontres dans la salle de repos, plusieurs, se rappelant que je suis francais, me presentent leurs condoleances. J’en suis touche et emu. Leur humanite et leurs mots a mon egard reussissent a me rendre le sourire, ainsi, ca, c’est important 1 sourire. C’est ma maniere de communiquer quand je visite un pays dont je ne cause pas la langue. Aujourd’hui, il est quelque peu force, mais demain, il reviendra.

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